Une partie de moi dont aujourd’hui j’en fais ma force et ma fierté.
J’ai rencontré mon compagnon le 9 octobre 2009, un an après nous avons décidé de vivre ensemble.
Quatre ans plus tard on a pris la décision de fonder notre propre famille.
En août 2013, en revenant de vacances à Rimini, j‘arrête ma pilule après l’avoir pris pendant neuf ans.
Fin septembre 2013, une coupe de champagne, nous décidons de faire un bébé. C’est le moment, je connais mon cycle menstruelle et donc mon jour approximatif d’ovulation.
Un Ballon hors du goal
Deux semaines plus tard, un beau matin, mon compagnon remarque que mes seins ont gonflé et je m’aperçois que mes règles sont absentes.
Je pars immédiatement à la pharmacie chercher un test de grossesse, à peine rentrer, je décide de le faire et il est positif. Suite à cela, je téléphone à l’hôpital pour avoir un rendez-vous chez mon gynécologue.
Mais mon compagnon perdu se pose mille et une questions, notamment de le garder ou pas. Une seule personne peut nous aider et à qui on a envie d’en parler : Anne Cécile Lefèvre , Sage Femme. Après une longue discutions, mon compagnon voit plus clair.
Deux semaines plus tard, premier rendez-vous chez mon gynécologue, on voit ce petit bout de 4mm à l’échographie. Tout heureux, on s’y attache de jour en jour, on est déjà impatient d’être le prochain rendez-vous, de le voir grandi à l’échographie, d’entendre son petit cœur battre. Nous décidons donc de l’annoncer à la famille, aux amis. Mais quatre semaines plus tard… Je commence à perdre un petit peu du sang brun, immédiatement, j’appelle ma sage-femme qui me dit que ce n’est rien, c’est peut-être du vieux sang des anciennes règles, de bien me reposer le weekend, ce que je fais, bye bye le ménage. Très vite cela se calme mais je reste tranquille, je veux être prudente. Mais 24 h plus tard, le cauchemar….
Lundi soir, après la sieste de l’après-midi, je me réveille remplis de sang brun, je panique, j’appelle mon gynécologue, ma sage-femme, je fonce immédiatement aux urgences. Là bas, la gynécologue de garde qui me dit que ce n’est pas bon signe, elle ne préfère ne pas se prononcer et me fait une prise de sang.
Le lendemain, mon gynécologue ne me parle pas de la veille au soir de ma visite aux urgences et me dit d’attendre vendredi à mon rendez-vous avec lui. Je me dis que c’est peut-être bon signe.
Durant la journée, je continue de perdre encore du sang brun, ne sachant absolument pas me prendre, il m’envoie chez un de ces collègues dés le lendemain matin à 9h. Un gynécologue sans psychologie nous annonce de but en blanc que notre bébé est mort après m’avoir examiné sur la machine des échographies des trimestres.
Fatiguer ne pas dormir depuis plusieurs jours, dans l’angoisse, le stress, la peur, nous réagissons pas. Je ne veux toujours pas y croire, je décide d’aller faire une prise sang qui me dit tout le contraire. Je continue donc à garder espoir. Jeudi soir, je constate que perds un peu de sang rouge mais encore dans le déni.
Vendredi à 11 h, mon gynécologue m’examine et constate que c’est fini et qu’il va falloir faire parti ce petit bout de 4 mm qui est bien accroché. L’effondrement totale. Je rentre en larme, je ne veux toujours pas y croire avec ce médicament qui le fera partir. L’après-midi, je m’en dors le cœur très lourd.
Le soir venu, nous décidons d’aller chez Anne Cécile (elle fait partie de notre famille), elle qui nous a suivis depuis une semaine. À peine arriver chez elle, je m’écroule dans ses bras en pleure, elle m’aide à faire mon deuil. Je laisse le weekend passer, le mardi, je décide donc de prendre le médicament, deux gélules ce soir et deux autres demain soir.
Le début de l’enfer… Deux nuits blanche, de contractions, de douleurs atroces, aucun antidouleur n’agit. Premier jour, je perd ce petit être de 4mm. Le lendemain, les gélules me redonnent envie de pousser, j’expulse le placenta.
Je ne souhaite pas rester sur un échec, je demande immédiatement à mon gynécologue si je peux recommencer les essais bébé. Il me dit bien sur mais que ce mois-ci, j’allais être un peu dérégler. Physiquement et psychologiquement, je viens de vivre une fausse couche dont je n’avais jamais imaginer.
Nous allons profiter des fêtes de fin d’année en amoureux avec nos familles, nos amis et ne pas trop penser à bébé.
Mais cette année-là, c’est l’année des annonces de grossesse dans la famille.
Impossible de me réjouir pour eux. De les voir avec leur ventre qui s’arrondit me fait mal… Je pense que j’aurai dû être comme eux mais la vie n’en a pas voulu. Les essais bébé sont négatifs. Bref… Mon cœur est malheureux et pleure.
Ceux qui le vivent peuvent comprendre cette haine que l’on développe, ce mal-être, cette injustice qui nous ronge.
J’ai l’impression que la vie ne veut pas m’écouter…
Échec sur échec, mon corps est complètement déséquilibré, je ne comprend plus rien. Je me demande si un jour j’aurai la chance d’être maman, à avoir ce ventre qui s’arrondit de mois en mois, de le sentir bouger, de ressentir ces petits coups de pied, bref… un tout qui me rend très triste.
Je m’oblige à rester forte, sourire et faire semblant que tout va bien. Mais au fond de moi, c’est le flou total, je suis perdue. J’essaie de me révéler mais c’est dur. Pourquoi moi ? Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter cela ?
Mon compagnon est impuissant, souffre sans vouloir me le montrer en ce plongeon dans sa passion quand la tristesse l’envahit mais reste fort pour moi. Il essaie de trouver les mots, de me réconforter, me redonner de l’espoir. Notre amour est si fort que les câlins en deviennent notre puissance.
Neuf mois…

Un lent et long voyage d’angoisse, d’excitation, de joie, de peur, de stress, de bonheur.
Quelques mois plus tard, dimanche 1er mai au matin, mon corps décide de rejeter ma vitamine de grossesse.
Que veut me dire mon corps ?
Une semaine plus tard, le jour de la fête des mamans, je me réveille et je ne me sens pas comme d’habitude. Je veux y croire sans y vouloir.
Après ma fausse couche, ces nombreux essais négatifs et mon corps complètement déséquilibré, je ne savais plus quoi penser, tout était chamboulé dans ma tête. Je décide ne rien dire à mon compagnon, je me lèvre discretement et part à la pharmacie. En rentrant à la maison, je vais immédiatement à la salle de bain, faire le test.
Mon corps avait raison de m’envoyer des signes, il y a une semaine.
GOOOOAAAAL 🙂
Mon cœur battait si fort entre le bonheur et la peur.
On décide de faire partager notre secret avec une seule et unique personne, ma sage-femme, Anne Cécile Lefèvre.
Le 23 mai 2015 à 15h45, le premier rendez-vous gynécologique.
Je vis l’ascenseur émotionnel entre la peur, la crainte, l’angoisse, la joie, le bonheur et l’amour.
Est-ce que cette fois, la vie me sourira ?
Au moment où je vois et entend son cœur battre, je n’arrive pas à y croire, une vague d’émotion m’envahit. Un rêve devenu réalité.
Mon gynécologue, me propose de me voir tous les 15 jours jusqu’à l’échographie du premier trimestre.
A peine sortie de mon rendez vous, j’ai moins de deux heures pour trouver de manière original qu’il va devenir papa. Une fois trouver, le temps me paraît long et interminable, je vais dire bonjour à ma tante, qui est ma sage femme. Mon compagnon me rejoins là bas sans se douter qu’il allait être papa dans quelques mois.
Les rendez-vous qui suivent sont attendu avec impatiemment et à la fois une cette peur de la fausse couche, même si j’essaie de positiver un maximum et finalement je ressors toujours avec le sourire aux lèvres.
Le 30 juin 2015, le moment tant attendu, l’échographie du premier trimestre. Et là, c’est le soulagement total, mon bébé est en parfaite santé, mais surtout, je suis hors fausse couche.
YOUPIE !!! Mes yeux brillent, mon cœur est SOULAGÉ et HEUREUX.
Ma grossesse peut enfin commencer… Nous avons envie de le faire partager avec tout le monde : l’annonce officielle.
Chaque rendez-vous gynécologique est unique, c’est un moment de bonheur, d’amour que nous partageons ensemble, tous les deux en amoureux. Au fur et à mesure, nous avons qu’une envie, qu’il soit enfin là, l’impatience d’accoucher.
A 16 semaine, nous commencons les séance avec Anne-Cécile Lefèvre, notre sage femme.
Nous créons des liens, de plus en plus, avec notre bébé, on rentre en contact, on joue avec lui en le faisant bouger sur les cotés, en bas, en haut, en lui parlant. On prépare l’accouchement doucement et sereinement. Je me projette de jour en jours vers le jour J.
Après des neuf mois, les derniers rendez-vous médicaux arrivent, la valise maternité est bouclée, tout est prêt à l’accueillir notre bébé, il ne reste plus qu’à attendre le jour J, quand notre petite prince décidera de bien vouloir venir au monde.
Jeudi 8 janvier 2015 , c’est le jour J est arrivée, dans quelques heures, nous serons trois.
Après huit heures de travail, mon cœur s’est fondu en larme de bonheur et d’amour quand j’ai vu le trésor de ma vie sur moi.
Une nouvelle vie commence à trois ! Ezio est né le 8 janvier 2015 à 14 h 38, avec 3,2 kg pour 50 cm.

Devenir maman, c’est la plus belle chose au monde qui puisse arriver à une femme au moins une fois dans sa vie.
La maternité a bouleversé absolument tout, mais pour rien au monde, j’aurai envie de revenir en arrière, ne serait-ce qu’un instant.
Si seulement on m’avait dit a quel point, l’amour que procure la maternité.
Cette énergie qui surpasse notre fatigue à se réveiller en pleine nuit, en entendant ses petits cris et hurlements, qui me donne encore plus envie de m’occuper si tendrement de notre petit être.
Que l’envie de manger sainement, lui donne du bon lait, pour entendre aux rendez-vous de l’ONE, qu’il est en bonne en santé, qu’il suit sa courbe, me remplit de fierté.
Mon cœur est partagé à la fois, entre la tristesse et la joie de le voir si vite grandir, surtout quand je range ses premiers vêtements quelques semaines après sa naissance.
Qu’il y a des jours où je passerais des heures à la regarder, en oubliant de tout le reste, envoyer et partager ces moments si forts, à tous les gens que j’aime !
En repensant à tout ce long chemin parcouru, les larmes refont surface… Il y a eux des hauts, des bas, de la jalousie, de l’incompréhension, de l’injustice, de la peur, du stress, de l’angoisse mais aussi de la joie, du bonheur, de l’amour et de la fierté. Tout cela ne s’oublie pas mais c’est devenu ma force et je profite de ce que j’ai de plus précieux : mon fils. Un jour, dans un avenir, une petite sœur ou un petit frère pointera son bout de son nez.
« Les parents sont capables de déplacer des montagnes mais ceux qui souhaitent le devenir sont capables de bien plus encore ! »
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